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Le concept de responsabilité sociale de l’entreprise oscille entre deux extrêmes : l’un réduit la responsabilité de l’entreprise à l’obtention du profit (le plus important possible) pour ses actionnaires, et l’autre étend la responsabilité de la firme à tous les acteurs ayant un intérêt dans l’entreprise.
Le débat concerne donc la finalité de l’entreprise : son rôle est-il d’enrichir ses actionnaires ou peut-il être plus large ? D’un point de vue éthique, c’est bien sûr la seconde perception qui semble la plus satisfaisante.

 

La responsabilité sociale de l’entreprise est d’accroître ses profits: l’entreprise n’a, dans ce cas, aucun devoir à l’égard des salariés, des consommateurs, des fournisseurs, des sous-traitants ou des collectivités publiques. Ses rapports avec les uns et les autres sont subordonnés à l’intérêt des seuls apporteurs de capitaux.

Pour les tenants de la théorie des parties prenantes, l’entreprise capitaliste a d’autres responsabilités beaucoup plus étendues. Cette théorie présente une vision systémique des rapports que l’entreprise entretient avec son environnementUne entreprise qui assume ses responsabilités sociales, d’une part, reconnaît les besoins et les priorités des intervenants de la société ; d’autre part, évalue les conséquences de ses actions sur le plan social afin d’améliorer le bien-être de la population en général tout en protégeant les intérêts de son organisation et de ses actionnaires.

 

Les responsabilités de l’entreprise vis-à-vis de son personnel : éthique et gestion des ressources humaines: la gestion des ressources humaines dans l’entreprise fait référence à des préoccupations éthiques importantes. La relation entre le salarié et son employeur est fondamentalement inégale. Cette relation est mise en œuvre au moyen d’une hiérarchie et de procédures dans l’entreprise.

L’éthique comme clarification du contrat psychologique entre l’employeur et l’employé: la clarification du contrat psychologique peut contribuer à la stabilité. En effet , la seule application du contrat économique entre chaque individu et l’entreprise n’est pas suffisante. Cela pousse les membres de l’organisation à rechercher en priorité la satisfaction de leurs propres besoins même si c’est au dépens de l’atteinte des objectifs organisationnels. L’existence, en parallèle, d’un contrat psychologique permet donc d’en atténuer ces effets pervers.
Le contrat psychologique a une dimension dynamique : c’est un ensemble d’attentes mutuelles qui a évolué de façon spectaculaire au cours de ces dernières années.

On assiste à un changement significatif dans les valeurs et attitudes des employés quant à leurs attentes. La nouvelle génération d’employés réclame plus d’opportunités de développement, plus d’autonomie et de flexibilité.

Dans ce contexte, l’organisation se doit d’être un lieu dans lequel les individus peuvent se développer. Le style de management doit donc changer : il faut trouver de nouvelles incitations pour attirer, retenir et motiver des collaborateurs de talent. Pour réussir, l’entreprise cherche à faire converger ses besoins et valeurs avec ceux de l’individu. Ce processus d’échanges réciproques est au cœur des politiques éthiques des organisations.

 

Le management des hommes dans la politique éthique de l’entreprise: le personnel est un partenaire vital pour l’entreprise. Il est très dépendant de la firme pour son bien-être. L’entreprise a donc une responsabilité forte face à ses employés. Il existe bien évidemment diverses obligations imposées par la loi mais, dans une véritable perspective éthique, la responsabilité de l’entreprise va au-delà de la loi. La politique éthique est donc l’occasion pour les entreprises d’exposer leur politique sociale, de décrire leur idéal de management.

Les responsabilités de l’entreprise envers ses partenaires externes

Le respect des partenaires de l’entreprise: l’éthique de l’entreprise vis-à-vis des tiers est une éthique du respect. C’est un respect qui s’inscrit dans une logique de relations à long terme. Le respect du partenaire actuel est une nécessité car il sera peut-être aussi le partenaire de demain.

Le respect de l’environnement: l’entreprise doit s’engager à fabriquer des produits de telle manière que l’environnement n’en subisse pas des conséquences négatives. L’objectif est de faire en sorte que procédés et produits aient le minimum d’impact sur l’environnement.

L’entreprise citoyenne: la notion d’entreprise citoyenne repose sur le fait que l’activité d’une entreprise est inséparable de la communauté au sein de laquelle elle exerce. Pour une entreprise, ce n’est pas seulement respecter scrupuleusement les lois et les règlements du pays où elle opère, c’est, tout en apportant une plus-value économique, constituer un élément vivant de l’environnement social.
Le concept d’entreprise citoyenne découle du constat que l’Etat ne peut prendre seul en charge la solution des grands problèmes de société. Le danger est alors de dédouaner les instances politiques de leurs responsabilités et de laisser supposer que le marché peut remédier lui-même à ses imperfections.

 

Le pouvoir normatif de l’employeur: lorsqu’ils prennent la forme de codes d’éthique ou de guides de conduite, les documents éthiques comportent un certain nombre de règles que les employés doivent respecter. Ces règles retiennent l’attention par leur variété et sont toutes une manifestation du pouvoir normatif de l’employeur.

Les normes régissant les rapports internes à l’entreprise: quelles sont les valeurs attendues par les entreprises ? Dans les documents éthiques, les valeurs comportementales telles que l’honnêteté, l’intégrité, le professionnalisme et le respect d’autrui sont plus largement abordées que les valeurs structurantes liées à la régulation sociale l’équité, la liberté ou la solidarité.

Les normes régissant les rapports externes: ces normes ont pour but d’orienter les comportements des membres de l’entreprise lorsqu’ils sont en relation avec l'environnement de celle-ci.

En matière de gestion des ressources humaines, l’éthique formalisée répond à un double enjeu :

  • Dans une logique de responsabilité, elle sert de référentiel à l’action. Elle permet à l’entreprise d’exposer se responsabilité envers ses employés et de présenter son idéal de management.

  • Dans une logique d’obéissance, la formalisation manifeste le pouvoir de l’employeur et présente les règles de conduite qui s’appliquent aux collaborateurs dans le cadre de leur travail. C’est une règle du jeu qui fixe les normes fondamentales concernant aussi bien les relations internes à l’entreprise que celles régissant les rapports avec des tiers externes.

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